Missions (2017)

Synopsis

Nous suivons la première mission spatiale habitée en direction de Mars. Le groupe d’astronautes mené par un milliardaire philanthrope fini par apprendre que, moins d’une semaine avant eux, une navette américaine les a précédé. Ils reçoivent d’ailleurs une inquiétante vidéo des américains, leur disant de ne pas venir sur Mars, pas même pour les secourir. 

Mon avis

Ce qui se lançait comme une série de science-fiction française en un huis clos haletant, fini en nanar décevant. Il y a pourtant du très bon dans cette série qui a déjà le mérite d’exister (les français qui font autre chose que de la comédie, c’est revigorant).

Les + : l’image, les effets spéciaux, l’ambiance musicale. Les clins d’œil à l’univers de l’espace, à l’histoire de la conquête spatiale, le jeu de certains acteurs. De bonnes fulgurances visuelles, notamment quand les différents personnages se posent pour la première fois entrecoupé par des images du premier astronaute disparu. Basil, j’hésitais à mettre ce perso dans les moins, mais en acceptant le dégradant humour à la française dans les séries dramatiques, il apporte un peu de fraîcheur et de bonnes répliques qui m’ont fait rire (maintenant j’aimerais beaucoup voir l’acteur dans un autre registre !) ; le personnage principal que l’actrice porte avec brio et notamment sa relation avec son père lors des flash-backs (les moments les plus sincères et réalistes de toute la série) ;  Le twist un peu prévisible qui arrive presque au milieu de la saison est mignon, très très naïf… mais mignon, mais alors il faut mettre de côté son âme scientifique.

Les – : Série qui ne se prend pas au sérieux ; le scénario, qui pour moi ne tiens plus au vu de nos avancé sur la connaissance de Mars ; très mauvaise gestion des liens sociaux et des problèmes qui en découlent : évidemment les personnages dépendent d’une hiérarchie qui va être remise en cause, ce n’est pas comme si les astronautes étaient des scientifiques/athlètes/pilotes multi compétents et capables, entraînés a répondre au stress et à l’éventualité de leur mort… Naaaan, on va caler une nana incapable de gérer ses émotions, un mec qui pète des câbles tous les quarts d’heure, un chef qui dit « fait ce que je dis et fermez-la », une psychologue à deux balles (bon, je suis psy, ça influence peut être un peu mon avis ;  Les effets pour rendre la série futuriste pour moi commencent à dater, me rappelant des films des années 2000 : un vaisseau épuré, gris, chacun sa cabine : dans l’iss tout le monde vie ensemble h24, les couloirs sont remplis d’un foutoir organisé. On sent les effets qu’ont cherchés les réalisateurs/scénaristes pour créer du suspense et de l’angoisse, là où atterrir sur Mars, étant un exploit en soi, devrait y suffire. Mais non on rajoute plein de problèmes inutiles dont les solutions restent très souvent nébuleuse ; Rien d’innovant, je ne vois pas ce que cette série apporte, cela ressemble plus à quelqu’un qui a voulu se faire plaisir en créant sa série, sans vraiment avoir grand chose à raconter.

Et malgré tout j’aurai pu passer à côté de pas mal de ces défauts si ce n’était pour les méchants… Ça nanarise la série de ouf. Bouhou les méchants américains de la NASA avec des flingues contre les gentils européen (dirigé par un milliardaire véreux) qui ont pas du tout le même objectif qu’eux et sont meilleures technologiquement ; L’impression de fourmilière sur Mars alors qu’une des tensions classique c’est justement l’isolation des personnages qui doivent se débrouiller avec leurs connaissances et leur matériel. Et quand je pense à la série documentaire Mars, sortie en 2016, la différence fait peur.

 

En bref, une série qui bénéficie de beaucoup de potentiel, qui est agréable à regarder mais tombe dans tous les travers du cinéma français, tout en ramassant pas mal de cliché de la SF. Dommage. L’ensemble est donc plutôt négatif. Alors, si vous êtes indulgent (très) et a minima patriote (encourageons le geste) essayer de visionner cette série en 10 épisodes de seulement une vingtaine de minutes chacun, disponible sur Disney+, vous ne perdrez qu’un après midi.